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Deuxième semaine de calme mais une newsletter plus imposante que d’habitude vu qu’on va en profiter pour sacrifier à la tradition avec un Retrobestof 2005 des rédacteurs de Live In Marseille.
Au vue de la situation sociale, je vais quand même pas vous souhaiter une bonne année, ça serait cynique ! Mais au moins une bonne nouvelle, le meilleur groupe du monde, The Ex (Photo by Pirlouiiiit) revient en 2006, c’est le 12 février au Poste à Galène, une salle qu’on aura pas mal squatté cette année avec la Machine à Coudre. Musicalement,
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Marseille :
Dans la région :
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- Pirlouiiiit : The National + Qatsi au Mercury Lounge – (deux groupes extraordinaires dont un qui est deja en train de conquerir le monde) ; Dionysos à l'Espace Julien (malgré l'effet de surprise passé, et malgré un dernier album un peu moyen Mathias reste l'un des showman les plus ahurissant et entrainant) ; Herman Dune + Julie Doiron à l'Espace Doun - Rognes (un de ces groupes barbu a chemises a carreaux … le retour du hippy folk) ; Toko à
la Machine à Coudre (swing manouche d'ici) ; Melc à l'Epicerie - Marseille (du jazz et pourtant …)
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Les disques 2005 qui tournent en boucle sur nos platines :
* Lo - Black Kites (2005, Lo) écouté par Pirlouiiiit
« Attention talent ! » comme dirait l’autre ! Voici le premier album de Lo, qui devrait en surprendre plus d’un sur la bouillonnante scène rock marseillaise. Remarquez ceux qui s’étaient procuré l’ EP All Stars avaient une petite idée de ce qui allait leur tomber sur le coin de la platine. Ce groupe composé de Thomas Foubet et Isabelle Servant au chant, Yann Servant a la guitare, Thierry Cureaudeau a la basse et Eric Dessaint a la batterie a connu une évolution (musicale) fulgurante au cours de ces 3 dernières années, passant d’une fusion déjà efficace mais un peu convenue, a un rock rageur qui maintenant prend aux tripes. Ca commence avec un 50 matches tubesque pour enchaîner sur le chevauchant Black kites avec sa guitare a la Web Wilder … Sur Ch
eap hotel la voix de Isa, toujours parfaite en contrepoint de celle de Thomas, s’affirme un peu plus dans un registre hargneux (lorgnant du coté de Courntey Love) et l’alternance entre les deux donne vraiment envie de bouger. Puis Lo calme un peu le jeu avec un terriblement sexy Have been blind pour lequel Isa assure l’essentiel du chant ; pour l'occas' la guitare de Yann se met à sonner oriental. Waterfalls et son intro a raies (blanches) est une nouvelle preuve que le groupe peut jouer calmement sans perdre la tension qui électrise ses morceaux. Sur le très court et percutant Got the blues la voix de Tom et la guitare de Yann évoquent un Noir Désir en grand forme … et nous en sommes a peine a la moitié du disque (car oui je vais vous le commenter chanson après chanson) ! Il y a encore Ride et ses montées de guitare(s ?), Sugar ou l’on pense éventuellement a Nirvana
et/ou Sonic Youth. Sur Merry-go-round ils montreront qu’ils sont capables de hurler sans perdre pour autant le sens des jolies mélodies et des riffs qui tuent. Sur Again on jurerait qu’ils ont invité la chanteuse des B52’s … et ce sera un Rock'n'roll on ne peut plus groovy (et explicite) qui clora en beauté ce disque. Lo vient de pondre 11 morceaux tous très identifiables et tous plus entraînants les uns que les autres avec un cote rock (par opposition a pop) qui ici n’est pas synonyme d’absence de mélodies. Pour conclure je serais tenté de dire que pour un groupe français c’est assez impressionnant mais ce pourrait paraître réducteur.
* The National - Alligator (2005, Beggars Banquet) écouté par Pierre Andrieu
Après un excellent premier album paru en 2002 via Southern/Brassland, et deux disques absolument superbes publiés par Talitres Records en 2003 (Sad songs for dirty lovers ) et 2004 (Cherry tree), le groupe américain The National s’apprête à sortir un nouvel album sur une major – Beggars Banquet – ayant aussi à son catalogue des artistes aussi doués et reconnus que Mark Lanegan ou les Tindersticks. Petit à petit, les cinq musiciens new-yorkais d’adoption font leur trou dans l’univers impitoyable de la musique des années 2000… Et ce n’est que justice si l’on considère la qualité de leurs concerts et de leurs disques ; le petit dernier, Alligator, étant une nouvelle fois un recueil de chansons qui accompagnera très longtemps ses auditeurs. Si les premières écoutes ne font pas un effet énorme, les mélodies insidieuses, la production sobre, l’instrumentation extrêmement riche et le chant toujours aussi marquant font peu à peu leur œuvre : très rapidement, on ne peut plus se passer de cet album. Clef de voûte de la cathédrale sonore The National, le chant versatile de Matt Berninger est capable de murmurer d’une voix grave à la Leonard Cohen/Stuart Staples, de hurler comme Nick Cave ou de susurrer avec une voix moins profonde, mais toujours belle à pleurer. Le point commun
entre ses trois facettes du personnage étant les émotions dégagées, incroyablement fortes. Dans le but de provoquer cela, ses acolytes ne ménagent pas non plus leur peine ; ils créent des ambiances prenantes à l’aide de guitares aériennes s’enchevêtrant les unes dans les autres (on pense souvent à The Edge de U2 mais aussi à Television), de rythmiques inventives (tantôt alanguies, tantôt presque post punk) et d’arrangements de cordes bouleversants. Une fois de plus, Padma Newsome (Clogs) réussit à habiter avec son violon magique les morceaux où il est présent… Très clairvoyant sur son talent, le groupe semble lui laisser une place de plus en plus importante. Un autre changement : les explosions de cris en cours de morceaux n’ont plus lieu (à l’exception notable de Mr. November) ; un titre entier est dévolu à une impre
ssionnante décharge de rage (Abel), contrastant de manière saisissante avec l'océan de mélancolie figurant sur le reste du disque. Avec sa superbe pochette et tous les trésors de pop, folk, rock et punk qu’il recèle, Alligator risque bien de rencontrer un énorme succès, qui sera pleinement mérité.
* Anaïs - The Cheap Show (2005, V2 Music) écouté par Pierre Andrieu
Lauréate des Découvertes du Printemps de Bourges en avril 2005 (où elle avait délivré une prestation totalement hilarante), Anaïs a depuis été signée sur le label V2 ; juste reconnaissance pour l’ex chanteuse du groupe rock Opossum, qui évolue désormais entre one woman show humoristique et chanson française drolatique. Son premier disque est un enregistrement d’un concert donné au Poste à Galène à Marseille, sa ville d’origine… Comme son nom l’indique, The cheap show présente les chansons d’Anaïs de manière brute de décoffrage : il y a une voix (et quelle voix !), une guitare et des auto samples, gérés de manière assez virtuose d’ailleurs. Et c’est tout. Enfin presque… C
ela pourrait être mièvre, plein de bons sentiments et être de la variété de bas étage, mais tout le talent d’Anaïs est de se vautrer dans tout cela l’espace d’un instant, avant de partir irrémédiablement en vrille juste après. L’effet de surprise burlesque est garanti. Rien de plus normal avec des textes truffés de détails hilarants, qui font mouche quasiment à chaque fois. Si l’on ajoute à ce potentiel humoristique - basé sur une observation corrosive de ses contemporains et un sens de l’absurde assez incroyable - de surprenants talents d’imitation (Linda Lemay, Janis Joplin, une chanteuse de R & B, de blues, de ragga, de rap ou de musique celtique écossaise, plus toute une galerie de personnages improbables), on obtient un irrésistible cocktail, à savourer sur disque et surtout sur scène.
* System Of A Down, Hypnotize (2005, Sony/BMG) écouté par Philippe
Par courtoisie pour Cosmix qui en avait déjà parlé, je n'avais pas re-chroniqué l'album Mesmerize, étant entendu qu'il s'agit tout de même du choc de cette année en matière de metal : personne n'avait jamais réussi sans tomber dans le grand-guignol, un tel mélange de riffs sauvages avec du chant lyrique, de chants politiques et enragés avec des moments de pure poésie baroque.
* Lyrical Lab Présente … - Ferme Pas La Porte (2005, (http://www.lyrical-lab.fr - 5 Sur Nous) écouté par Pirlouiiiit
La scène hip hop marseillaise a mis du temps a comprendre que le succès national de IAM n’allait pas forcement amener tous les plus « petits » groupes de Marseille sous la lumière des projecteurs. L’abondance des disques qui sortent et le nombre de « petits » labels, montre que les groupes ont enfin compris que dans ce milieu (comme dans les autres) on ne peut souvent compter que sur soit même. Parmi ceux-ci le Lyrical Lab est loin d’être l’un des moins actifs, avec pour cette seule année déjà quatre sortiea. Apres la compilation Projet Ares, les albums de Mojo et Al Iman staff (le groupe de Prodige Namor), et juste avant le premier album de Hip Hop Par
allèle voici une « mix tape » (sur Cd) regroupant les principaux acteurs de ce label : HHP, RPZ, Mojo et quelques invités : Al Iman Staff, Baloo Basta DJ 2she et DJ Majestic. 19 titres qui s’enchaînent sans pause (suivis de deux clips), et donnent la température (bouillante !) de ce labo. Seuls ou à plusieurs ces groupes ont quelque chose à dire et ils le font bien. Coups de gueule (Ferme pas la porte), réflexion (Pose toi la question), déception (Amitié), social (Merci) , actualité (Message de paix), injustices (Sarkonard), prouesses vocales (Aka Garinchanel, l’une de mes préférées) tout y passe, et avec toujours cette sincérité dans les textes et cette énergie dans la musique et le chant … Ils n’hésitent pas à piocher dans tous les styles via leur sample, montrant une certaine ouverture d’esprit. Loin du hip hop lascareux « Je suis pas une star je te l’ai déjà dit on f
ait pas ça pour des voitures ou des habits », ce qui paradoxalement leur offrira certainement une couverture médiatique moindre, il prêchent souvent la bonne parole dans leurs textes riches qu’on sera donc amené a écouter plusieurs fois (« l’altruisme c’est l’esprit mutualiste du militantisme »). Sorti des grands classiques, je n’y connais pas grand-chose en hip hop, mais honnêtement cette mixtape qui montre un hip hop positif (comme celle de Keny Arkana) donne vraiment envie de se plonger dans ce mouvement qui n’est clairement pas celui que l’on nous montre a la tele ou diffuse sur les ondes. Quant aux deux clips de RPZ (avec Abus de conscience) et de HHP (avec le profond Activistes) ils sont tout simplement bluffant de professionnalisme … l’image, le son, le message, ces mecs ont tout !
* The Dead 60’s, The Dead 60’s (2005, ) écouté par Philippe
A l'écoute du fantastique double-riff de Riot Radio, on pourrait bien croire que Londres brûle à nouveau : The Dead 60's reprennent le ska-punk où les Clash l'avaient laissé… sauf qu'ici l'émeute ne se passe plus qu'à la radio (cette vieille garce de Thatcher étant retraitée), et dans notre cerveau instantanément enfiévré. Le rock anglais des années 80 ayant déjà été copieusement pillé depuis 2 ou 3 ans, restait à cambrioler le créneau des Specials et de Madness et ces 4 petits malins (ils sont de Liverpool, évidemment) y sont arrivés les premiers.
* Rit - Sans Tambour ni Trompettes (2005, Yotanka) écouté par Pirlouiiiit
Il y a maintenant un peu plus de 4 ans je m’échappais d’une concert de Matmatah au Moulin pour me rendre a la Machine a Coudre ou je découvrais un drôle de bonhomme orchestre tranquille du nom de RIT … Depuis le gaillard c’est fait une solide petite réputation dans la région (et plus loin), il a voyagé … et c’est enrichi de multiples expériences (il s’est même rasé la barbe !) et collaborations qu’il sort son deuxième album (sur le même label que Mei Tei Sho et Zenzile !) dont on espère faire mentir le titre. On retrouve cette sensibilité qui le caractérise …
une douceur qu’on ne prendra pas pour de la mollesse. Il ne semble plus avoir besoin d’onomatopées pour étoffer ses chansons … a la place on trouve de délicieux et longs instrumentaux parfois new age, parfois ethniques, mais en tout cas toujours planants comme sur Sur les flots … quelques discrètes touches de dub ça et là qui font mouche … Chose que je n’avais jamais senti jusque là, c’est la ressemblance qu’il y a entre lui et Mathieu Boogaerts (peut être pour le faux minimalisme qui se dégage de certains titres) … mais il s’en distingue ne serait que par le contenu de ses textes humains et militants (et par un petit accent du sud) … Bref un très joli disque dont on se hâtera d’aller découvrir sur scène lors de la soirée d’ouverture de la Fiesta des Suds … un peu de finesse dans un monde de brutes.
* M.I.A. - Arular (2005, XL recordings / Beggars Banquet) écouté par Sami
Dans le petit monde des webzines, forums de discussion et autres blogs musicaux, la Sri Lankaise Maya Arulpragasam n’est plus une inconnue depuis des lustres mais ce n’est qu’en ce mois d’Avril 2005 qu’un public (beaucoup plus, enfin on l’espère) large va découvrir son renversant premier album, « Arular ». A 27 ans elle a un passé déjà bien fourni de graphiste (la pochette du second Elastica par exemple) et a soigneusement choisi ses producteurs parmi ce qui se fait de mieux en matière de sons actuels : une moitié de Fat Truckers, le roi de la bastard pop Richard X ou encore Diplo dont une mixtape commune avait mis le feu aux poudres dès l’an passé. La musique si excitante de M.I.A. ne saurait se limiter à un genre ou sous-genre, on y retrouve aussi bien des éléments de grime, de reggaeton, de baile funk, ou de booty bass. Si tous ces termes vont sont au mieu
x peu connus, au pire barbares, ce n’est pas grave : tendez quand même l’oreille et venez prendre votre claque par la même occasion. Parce que tous les morceaux qui composent ce premier opus donnent envie de bouger la tête et les jambes, de s’inventer des chorégraphies débiles, de lever les bras et crier les refrains de la demoiselle. Parmi les réussites incontestables du disque, le très électro « 10 dollar », les percutants « Fire fire » et surtout l’hymne «Galang », le single par lequel tout a commencé en janvier 2004, alliance de beat concassé et d’onomatopées world, dont la dernière minute a de quoi vous vriller le cerveau. Les quelques titres relativement calmes, comme « Sunshowers » ou « Bingo » permettent de souffler un peu et d’apprécier les différentes nuances du timbre de M.I.A : un accent bien particulier (il est parfois compliqué pour un pauvre français à déchiffrer ce qu’elle raconte, sans parler de son argot loca
l dit slanguage), un bagout et des intonations qui font parfois penser à Neneh Cherry et Kelis, d’autres beautés sauvages que les séquenceurs eurent du mal à apprivoiser. Bref un disque court mais intense, dans l’air du temps avec à boire et à manger, et même à penser car à les écouter attentivement, ces petites bombes ne sont pas uniquement destinées aux dancefloors hypes (ou pas), elles témoignent d’une écriture agile, rageuse et engagée : de « Sunshowers » évoque un gamin portant des Reebok et travaillant dans une usine Nike, jusqu’au titre de l’album faisant explicitement référence au combat des Tamouls, des opposants politiques dont faisait partie son père avant l’exil en Angleterre où elle a pris de plein fouet des multitudes de sonorités issues des sound systems et radios pirates. Influences admirablement digérées pour nous servir ce copieux plat de résistance (plus pacifique que cette resistance-là, quoique ces assauts voca
ux et soniques risquent de faire pas mal de dégâts) dont on attend dores et déjà une suite et surtout, une transposition live.
* Curtiss - Simplicity (2005, Custom Core) écouté par Zhou
Ce premier album des aixois Curtiss s'est longtemps fait attendre. Attente accentuée par leurs remarquables performances live et la belle mise en bouche que constitué le single List, sortie il y a un an déjà. Mais le jeu en valais la chandelle tant ces onze titres, blottis dans un magnifique digipack, sont remarquables. Le groupe nous livre une musique envoûtante où les mélodies sont parfaitement calibrés et font toujours mouche, où chaque morceaux dégage un charisme propre rare sur une base Emo-Rock'n Pop teinté de passages screamo un poil plus virulents. Les morceaux émo-pop savent se faire parfois plus rock'n roll ou énergique (List, City of steel), ajoutant des refrain au chant screamo (Clockwise, And justice for all) au milieu de morceaux plus calmes (Aria) ou désespérés (One of these days) qui prennent aux tripes à l'image de la magnifique Before the end ou de la très mélancolique Evergreen. Il est difficile de ressortir des morceaux, tant l'ensemble est homogène et ne possède pas de réelles faiblesses. Mention tout de même à des morceaux comme Before the end, City of steel, And justice for all, … Pour ne rien gâcher, la production est exemplaire avec un son excellent qui rend parfaitement hommage aux morceaux. On pourrait se perdre en superlatif pour qualifier ce disque, que certains qualifie de trop lisse et commercial, mais on s'en tape, qu'ils aillent écouter des trucs qu'ils jugent moins lisse et commercial si ça leur chante, personnellement je trouve ce Simplicity tout simplement bouleversant. Ce disque est une petite merveille d'Emo-Pop envoûtante à écouter d'urgence.
* John Butler Trio - Sunrise Over Sea (2005) écouté par Edd Dazuntski
Après leur concert mythique du 21 avril 2005 à l’Espace Julien, j’ai tout de suite su qu’il me faudrait acquérir au plus vite Tout, Tout, absolument Tout de John Butler Trio. Une fois cette mission accomplie (à part le tout tout premier album qui n’est pas facile à obtenir), j’ai pu constater que ce jeune groupe avait déjà eu le temps de faire comme le bon vin. Après un premier album (en fait le deuxième) très sympathique Three, un double album live exceptionnel Living 2001-2002, le trio sort en 2004 un chef d’œuvre, justement le Sunrise Over Sea en question. Cet album donne un sacré coup de jeune au « Folk-rock » et démontre qu’on peut jouer du banjo sans pour autant faire de la Country Music. Ce trio, comme son
nom l’indique, est formé autour d’un dieu vivant de la guitare : John Butler. Ancien étudiant aux Beaux-Arts, cet australien a décidé de tout plaquer le jour où il a découvert le picking et il est parti dans les rues de Fremantle « picker » comme un fou. Résultat, cet autodidacte est devenu aujourd’hui un véritable virtuose, inventant à sa manière, un peu comme un Keziah Jones, une nouvelle façon de jouer. Guitares 6 cordes et surtout 11 cordes, électriques, acoustique, slide-guitare, banjo, djembé… rien lui fait peur à John. Chaque morceau de cet album est un bijou (à par peut-être le tout premier), et on pensera fortement à Ben Harper en l’écoutant, pour les sonorités qui rappellent les Faded et autres Glory & Consequences. Mais alors un Ben Harper sous coke parce que le tempo est tout de même un sacré cran au dessus. Pour la voix, on pensera à Eddie Vedder mais pour l’ensemble, je pense qu’on retiendra leur n
om… Car leur musique est vraiment originale, unique, engagée, entraînante… Bref une tuerie qu’il ne faut louper sous aucun prétexte sur disque mais surtout sur scène !!!
* Moussu T E Lei Jovents - Mademoiselle Marseille (2005, Manivette Records - Le Chant du Monde – Harmonia Mundi)écouté par Pirlouiiiit
Moussu T comme celui dans la chanson du Massilia Sound System qui fait « Vetz qui vient : Moussu T. revient ! » (La chanson du Moussu justement) ? Tout à fait ! Après Lux B et Gari Greu qui sont allé se dégourdir les jambes dans le Oai Star c’est au tour de Moussu T de développer un projet parallèle pour lequel il aussi débauché Blu (récent guitariste du Massilia) et Jamilson Da Silva percussionniste brésilien. Musicalement les 14 morceaux sont assez varié ; sur une base toujours assez reggae vient se greffer du blues, de la country (ça c’est à cause du banjo !), des percus aux rythmes africain, du zouk … Le chant en français et en occitan (souvent un couplet de chaque) qui fait parfois penser à des grands classiques de la chanson comme Brassens (sur Au boui-boui de la rue Torte) ou à Bobby Lapointe
(sur a la Ciotat) donne quelque chose finalement très chanson française (avec une point d’accent) aussi surprenant qu’agréable. Très peut de machines, la simplicité et le dépouillement d’une guitare et de percus qui mettent parfaitement en valeur des textes calmes et sages qui donneront une image différente de celle d'un Moussu T parfois un peu frit-confit sur scène. Au final un disque inattendu très frais qui chante la vie à Marseille et ailleurs.
* Arcade Fire - Funeral (2005, V2 Rough Trade / PIAS) écouté par Pierre Andrieu
Malgré son titre, - Funeral -, l’album du groupe de Montréal Arcade Fire possède des vertus dangereusement euphorisantes… Si la mélancolie est bel et bien présente, de nombreux titres sont accueillis par l’auditeur avec d’incontrôlables bouffées de joie. Tout ceci est rendu possible par un songwriting débridé (entre pop panoramique, post rock élégiaque, rock accrocheur, folk abrasif et bidouillages hallucinants), des arrangements délicieusement farfelus et des voix magiques… Si l’on analyse attentivement les cordes vocales du chanteur principal, Win Butler, on trouve un savant mélange entre les organes de Jonathan Donahue (Mercury Rev), Wayne Coyne (Flaming Lips) et David Bowie, rien que ça. Chaque
fois que cet illuminé s’approche du micro, c’est pour faire décoller son auditoire vers de lointaines sphères. Dès le début de l’album, on est littéralement saisi par cette voix venue de nulle part, mais aussi par des montées de cordes saisissantes (la violoniste de Godspeed You ! Black Emperor et Thee Silver Mt. Zion Orchestra participe au disque), une basse imparable, des harmonies vocales belles à en pleurer (on pense aux Beach Boys et à Polyphonic Spree), un piano déchirant, des claviers débridés, un accordéon surprenant et des guitares sachant être discrètes ou surpuissantes. S’il n’y avait que ça, ce ser
ait déjà beaucoup, mais il y a également Régine Chassagne, une chanteuse incroyablement bouleversante qui double la voix de son acolyte ou interprète des merveilles en solo (le morceau/chef d’œuvre In the backseat charrie un flot d’émotions contradictoires avec son chant sur le fil, ses cordes aériennes et sa rythmique énorme). Pour son premier album, Arcade Fire réussit le tour de force de proposer une musique à la fois recherchée et accessible, mélodique et aride, triste et joyeuse, recueillie et dansante, planante et énervée… Où s’arrêteront ils ?
* Quaisoir - JeSuisVivantEtVousêtesTousMorts (2005, (Chroniques sonores) écouté par Pirlouiiiit
Si il y a un disque que j’aurais attendu longtemps c’est bien celui la … depuis la dissolution géographique de John et la première démo Sour Noise de son bassiste Guillaume sous le nom de Quaisoir pour être plus précis. Entre deux scénarios de bande dessinée pour Eddy Vaccaro ou quelques concerts au sein de Astrid ou National Dust, Guillaume a composé, écrit, joué ses propres chanson se constituant un riche et varié répertoire. Apres un aperçu récent dans la compilation des Chroniques Sonores avec Il faut tuer la chanson et Je ne ferai plus la grimace voici enfin son premier véritable album. Des textes en français chantés d’une voix tour a tour apaisée
, tourmentée, énervée … sur des musiques allant d’une folk dépouillée a l’extrême a de petits bijoux post rock en passant par une pop riche. On pensera éventuellement a Silvain Vanot pour le cote chanson minimaliste tout doux et certainement a Dominique A avec qui il partage la même écriture poétique et la même tension sous-jacente qui donne lieu sur scène a de véritables explosions soniques. De nombreux instruments viennent enrichir la classique section guitare basse batterie : du violon, de la flûte, du saxo, du piano … pour des arrangements riche finalement très Beatles. La présence de Céline au chant ajoute vraiment quelque chose de très touchant (rappelant parfois les duos A - Breut justement). Ce disque très équilibré, avec des ambiances très variées qu’elles soient calmes comme la tête la première, Les chevaux s’affolent, je ne passerai pas … ou plus nerveuses comme Grâce (véritable tube au potentiel radiophonique avec son refrain et sa mélodie entêtante) ou Il faut tuer la chanson, s’écoute sans fin. Si ce disque bénéficie d’une distribution adéquat il y a fort a parier que Quaisoir ne restera plus confidentiel très longtemps.
* Hatepinks - Plastic Bag Ambitions (2005, TKO Records) écouté par Zhou
Le nouveau Hatepinks est arrivé, encore plus court, plus fou, plus rapide, plus minimaliste, plus sauvage, plus agressif, … seule la pochette est plus … sobre. Pour autant les Hatepinks ne cessent pas de cracher sur tout ce qui bouge avec des morceaux dont les paroles sont aussi acérés et minimalistes que la musique, swinguante, folle, névrotique et haineuse. On sent tout de même une certaine évolution avec ce disque, moins rock, plus fou et sauvage. Un disque des Hatepinks c'est un peu comme une bête sauvage, ça s'apprivoise. Il faut donc un léger temps pour appréhender l'évolution du groupe et finalement il faut bien le dire ce disque est vraiment très bon ! Les morceaux tournent tous autour d'une minute et sont hachés, speed et swinguant, parfois minimaliste, teigneux et fou (Plastic bag ambitions, I am a divorce, Girl migraine, Hate le pink ?), parfois plus hystérique (Razor lips, Kissing cops with my ass, We are the fucks) voir limite expérimental (Microwave drugs, I piss in your swimming pools, Broken and kaputt) ils n'en restent pas moins tous dansant à l'image de Tupperware love ou de Fashion is crime avec ses choeurs "ouh ouh" rétro rappelant un peu Sehr gut rock und roll. Bref un garage punk primitif et névrotique souvent minimaliste aussi bien pour la musique que pour les paroles mais toujours fou et surtout efficace. Ca va à cent à l'heure, c'est hyper remuant et hystérique … c'est les Hatepinks quoi et c'est toujours aussi bon !
* Wraygunn, Ecclesiastes 1.11 (2005, Exclaim/Skydog) écouté par Philippe
Le groupe l'annonce sans ambages sur leur site : Forget about N.Y.C., L.A. and London, The most exciting rock'n'roll band in 2005 is coming from Coimbra !. Et force est de reconnaître que cela pourrait être vrai. L'inattendu groupe Wraygunn a sorti du fin fond du Portugal son premier LP, Ecclesiastes 1.11, un de ces disques qui vous font penser avec soulagement que le rock ne pourra vraisemblablement jamais mourir.
P.S. : Tout est bien qui finit bien. le Penguin avait engagé mon nom sur la qualité du concert à Marseille ? Eh bien allez donc voir par ici ce que j'en ai pensé …
Les disques 2005 qui tournent en boucle sur nos platines : (Chroniques en liens)
- Sami : M.I.A. – Arular (le résumé parfait des courants les plus excitants de 2005, un manifeste agressif, inventif, jouissif), Pauline Croze – s/t (une voix touchante et spontanée, des mélodies et arrangements raffinés, un vrai bon disque de variété), Katerine – Robots après tout (une pop moderne et décomplexée pour le grand éclat de rire de l'année)
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On s’fait une toile 2005
- Philippe : Sin City : le plus jouissif de l'année avec La Guerre des Mondes , La Marche de l'Empereur : le plus gracieux avec Tim burton's Corpse Bride , Va, Vis et Deviens : le plus émouvant et le plus méconnu (hélas)
Sin City, Un film de Robert Rodriguez, avec Mickey Rourke, Bruce Willis, Benicio Del Toro, etc. etc. vu par Philippe
Adapter Sin City, la BD culte de Frank Miller ultraviolente et en noir et blanc, n'était pas à la portée du premier tâcheron venu. Pas facile de montrer les fusillades pétaradantes, les phénoménales et sanguinolentes bastons, les bagnoles stylisées et littéralement bondissantes, les héros en forme d'armoires à glace, les méchants en psychopathes terrifiants et enfin toutes ces sublimissimes créatures féminines… Or il fallait au bédéphile pouvoir y retrouver tout ça, pour être convaincu !
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Avec on sans images, nos bouquins 2005
- Sami : Claudiquant sur le dancefloor de Luz, bien sûr !
Je vais essayer sans succès de la faire courte pour ne pas déclencher un crime de lèse-Penguin ; les gens qui le connaissent savent qu'après Manu Larcenet (il est vrai prolifique et génial), Luz est probablement son plus grand idole en BD. Réciproquement je pense que la couverture de cet album s'est inspirée du même Penguin : en la voyant j'ai pensé à lui à la fin du dernier concert des Gasolheads à la Machine à Coudre (Note du Pinguin : n’hésitez pas à lire la chronique de ce concert en lien, un des sommets du journalisme musical) …
Dessinateur de Charlie Hebdo, à qui l'on doit notamment l'album hilarant (et historique) Les Mégret gèrent la ville, Luz s'ent encore une fois surpassé. Cette fois-ci, il a parcouru les concerts et les festivals (durant l'année 2004 si j'en juge la programmation), carnet de croquis en main, pour croquer ses grandes aventures scéniques et ses petites mésaventures danceflooriques.
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