Accueil Marseille - Aix Newletter Live In Marseille 11 Décembre 2017 : JH
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Newletter Live In Marseille 11 Décembre 2017

JH

Ne pas aimer Johnny, facile ! Du moins, tant qu'on ne l'avait pas vu sur scène...

(...) Sur scène, deux plantureuses choristes black descendent les escaliers. L'idole des jeunes entame Oh Marie, que je croyais pourtant être une scie et là - horreur - je trouve ça ... plutôt beau ! Une voix superbe, une interprétation vibrante, non de dieu, au troisième refrain, horreur, je ne peux plus résister, ça vient, je la connais trop bien, cette sensation : le frisson ! Merde alors, le salaud, il m'a bien eu, je le jure mais un peu tard, qu'on ne m'y prendra plus ! Mais bon, Quoi ma Gueule, elle le fait bien aussi - n'ayant jamais écouté les paroles de ses chansons, j'ai au moins la chance de les découvrir ce soir. Et il chante vraiment bien, ce mec n'a à peu près que ça, mais il l'a : un putain d'organe ! Qu'est-ce qu'elle a sa gueule ? Je dirais, un peu du botox de ci, de là, plus grand-chose d'origine sans doute... mais de beaux restes dans l'arrière-boutique (...)

(...) Hey Joe et son riff foudroyant... N'oublions pas que ce type (c'est une des raisons qui le rendent légendaires) a contribué à faire connaître Jimi Hendrix qui a même ouvert à l'Olympia pour lui ! Les paroles en français sont nazes, bien moins subversives que l'histoire en V.O. du type qui va descendre sa femme infidèle au fusil. Mais la magie opère grâce à des bonnes guitares : ça le fait. Et c'est dans une ovation méritée (au moins du guitariste) que Johnny prend quelques instants pour parler au public : il nous rappelle avec une émotion bien jouée qu'il est venu à Marseille "à l'Omnisport" l'été dernier... Mais si, l'Omnisport ! Vous savez bien, cette grande salle en plein air, au sol vert tendre, métro Rond-point du Prado, où s'ébattent 11 chêvres tous les 15 jours ... Sacré Johnny, on ne se refait pas ! Tu es vraiment à la hauteur de ta légende, y compris de ta marionnette !(...)

(...) Au moment où j'envisage, au désespoir, d'aller acheter un verre de bière sans alcool, je suis sauvé par Gabrielle, l'inévitable tube en live paraît-il, avec son gros son biker et tout ... Mon voisin s'est repris et me jette un coup d'oeil complice, les bras déjà frémissants (genre, "On le fait, hein, chiche on le fait ?"). Parce que le truc, tous les fans savent ça, même moi je l'avais vu à la télé, c'est qu'on met les bras en l'air en croix sur "Et mourir d'amour enchaîné-héé !". Allez, au point où j'en suis de ma confession je peux bien l'avouer, Docteur... La salle était en feu, mon pied tapait tout seul, je me suis dit, et puis merde, qui le saura ? C'est pas comme si j'allais le raconter à tout le monde. J'ai voulu savoir, au moins une fois, ce que ça faisait d'être un fan de Johnny ! Et au quatrième refrain, oui oui, moi qui aime Radiohead, Nirvana, Nine Inch Nails, les Hatepinks et tout ça... J'ai fait le truc avec les bras croisés, là, comme tous ces gens... C'est grave Docteur ? Vous croyez que je pourrai encore entrer à la Machine à Coudre après ça ? (...) - Le Dôme de Marseille, 22 janvier 2007.

(...) Rester Vivant donc, voilà le programme certes raisonnable pour commencer (à ce stade, le son reste à fignoler : on entend pas encore ni les choristes, ni les cuivres, qui jouent pourtant déjà), le temps de saluer quelques potes imaginaires dans le public, vite suivie de la chuckberryienne Carole ("Ooooh, Carole, plus fort que la douleur") et de Noir C'est Noir : évidemment, joué par un big band avec les bons instruments et avec le bon son (c'est pas toujours le cas ici !) et dans une belle salle, ça le fait pas trop mal ! Moins convaincu - même si lui a l'air d'y croire, par son enflammée (y compris visuellement) Requiem pour un Fou : sur les chansons un peu lentes, Johnny belle-gueule-pas-trop-mal-ravalée a tendance à arriver sur les temps forts, toujours un peu avant ou après son groupe (eh oh, si à 70 ans t'as pas un groupe qui rattrape toutes tes petites conneries, mini-digressions et autres demi-secondes de retard, c'est que t'as raté ta vie hein !). (...)

(...) Parce que oui, plutôt qu'un unplugged un peu foireux, l'Animal a choisi cette fois, culs sur tabourets hauts, contrebasse et belles guitares acoustiques en avant, de nous rockabillyser la tête (non sans avoir rappelé l'origine de l'expression, à tout hasard). Si De l'amour est assez cool voire même vraiment groovy ('tain : j'aurais jamais cru écrire un truc pareil un jour... mais bon, elle est de Miossec, aussi !), je dois avouer un presque-pied, Docteur, sur La Fille de l'été dernier (merci pour le riff, Eddie Cochran), mais aussi Mystery Train (mais bordel de Zeus, on dirait du Them de la grande époque !) et sur les inévitables Blue Suede Shoes ("je l'ai d'ailleurs jouée en 1955 avec Carl Perkins" - alors ça, ça calme, pas vrai, les ti'culs ?). Non vraiment, avec toutes ses dates improbables égrenées par l'ancêtre (1960, quelqu'un était à l'Alcazar de Marseille ? si oui chapeau mais on ne l'a pas entendu crier assez fort - espérons qu'il n'a pas claqué !), la partie rockabilly était vraiment quasi-jouissive et je le confesse volontiers. Alors je renonce à savoir si oui ou non, la guitare que prend parfois Johnny est branchée ou pas (finalement, qui ça intéresse ?) (...)

(...) Alors s'il revient en 2025, bon pied bon oeil et la narine toujours frémissante, et plus ou moins 20 kilos de différence, merde à dieu, je suis probablement capable d'y retourner encore, voir Johnny Hallyday, l'un des tous derniers brontosaures du rock à encore fouler notre planète ! Bref, j'ai revu Johnny en 2016, j'ai vu qu'il était plus mince et moins jeune qu'en 2007, mais qu'il assurait encore comme une bête alors que tous les mecs de sa génération tombaient comme à Gravelotte. Ride the lightning, mec ! On se fout plus ou moins gentiment de toi mais on ne peut, au fond, qu'admirer sincèrement une bête de scène aussi unique, ne serait-ce que pour sa longévité !... (...) - Le Dôme de Marseille, 5 février 2016.

Le monde des nombreux millions de fans de Johnny Hallyday, et celui des quelques centaines ou milliers de lecteurs de Concertandco, ne se touchaient pas forcément beaucoup. Mais pour celles et ceux qui officiellement n'aimaient pas la musique ou le personnage de Johnny, mais sont quand même passés voir de l'autre côté du miroir par curiosité, l'expérience scénique en valait fichtrement la peine ! Salut Johnny et merci : tu passeras le bonjour à Eddie, Johnny (l'autre), Jimi, Carl, Chuck et les autres - ils t'ont sûrement gardé une place, que tu as méritée, au panthéon du Rock'n'Roll...

Philippe

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Cette semaine à Marseille

toute la programmation de la semaine (et d'après) c'est par là
https://www.concertandco.com/ville/marseille-aix/billet-concert-3.htm
(elle sera encore plus à jour dans 1h ;-)
 
Pleins de choses à aller voir dont les fameux Noëls organisés par le Conseil Général (dont je n'ai eu le courage de saisir que les dates sur Marseille même) et aussi le festival les Inovendables qui continue, et plein d'autres belles choses dont le double concert de soutien à SOS Méditerrannée à l'Espace Julien samedi ET dimanche !
 
Si votre date manque n'hésitez pas à la rajouter via ce lien ici : https://www.concertandco.com/annonce.php
 

Cadeaux

En cadeau les chroniques de la plus récemment posté à la plus ancienne :

Machine Chose by Pirlouiiiit 25112017 Christophe Leloil Trio by Pirlouiiiit 25112017

* la chronique de Helved Rün + Machine Chose + Ventre de Biche à l'Embobineuse par Pirlouiiiit à lire ici

* la chronique de DJ's du Soleil au Moulin par Lumak à lire ici

* la chronique de Chapelier Fou + Méandres au Nomad Café par Sami à lire ici

* la chronique de Chistophe Leloil power trio au JAM par Pirlouiiiit à lire ici

* la chronique de Sam Karpienia trio au Leda Atomica Music (festival les Inovendables) par Pirlouiiiit à lire ici

Sam Karpienia by Pirlouiiiit 25112017 Wayaz by Pirlouiiiit 11112017

* la chronique de Wayaz au JAM par Pirlouiiiit à lire ici

* la chronique de Heard of Bears à l'Asile 404 par Pirlouiiiit à lire ici

* la chronique de Marta High & Osaka Monaurail à l'Espace Julien (festival Tighten Up) par Sami à lire ici

* la chronique de Miss Paillette au théâtre du Strapontin par Pirlouiiiit à lire ici

* la chronique de Les Ogres de Barback à l'Usine, Istres par Lsl à lire ici

Hear of Bears by Pirlouiiiit 11112017 Miss Paillette by Pirlouiiiit 11112017

Le livre de la semaine

Les textes (pas si) à l'arrache (que ça) quasi quotidiens de l'ami Vincent Palacio (je cite : "Depressif, parano, en colère, tête de con. Niveau de frustration artistique : hitlerien. Heureux proprietaire d'une sclérose en plaque. Né en 1979. Techniquement mort sans l'être. Habite à Marseille. En Enfer.") ont trouvé un écrin numérique plus décent que facebook ... vous les trouverez désormais ici : https://130decuy.com/

Ci dessous (avec sa permission) le #304

Les marseillais des rues sont difficiles à supporter. Le zombie qui te frôle, casquette et survêtement râpé, oeil de merlan mort, bouche de mérou, à l'air de vouloir t'agresser. Son mutisme en rajoute encore à l'idiotie dangereuse qui s'avance vers toi. Il se frotte à toi, à deux doigts de te bousculer. Il essaye d'ouvrir la portière de la voiture à coté de laquelle tu marchais, comme un clodo fouineur à la recherche d'un mauvais coup. Mais il s'agit bien de son automobile, du moins, c'est le passager. Son compère aussi peu loquace que lui fait marcher l'ouverture centralisée de la fourgonnette de livraison. A chaque instant, un mot semble vouloir sortir de leurs bouches, un mot de menace, un mot mystérieux. Cela ne sera pas. Ce sont peut être de ces grands bandits mal habillés, sérieux comme des papes, en train de repérer leur casse du siècle. Ou alors, ils poussent la morosité de vivre à son paroxysme, et se sont suicidés le cerveau il y a belle lurette. Celle-ci est ma caste.
La blondasse coiffée, quadra en voie de putréfaction, menue sous son manteau de fourrure synthétique, au regard de gabian, te regarde de haut malgré son mètre cinquante. Bourgeoise autorisée, mémère sans anormalité, c'est l'incarnation de la méchanceté, voilà pourquoi tu n'oses pas parler. Son regard te foudroie comme celui de Méduse. A la maison, c'est surement la Gorgone, et le mari, s'il est encore là, doit être loin d'être Persée. Reine-mère de ses enfants trésors, ses géniaux génies précoces, elle sera prêt à démembrer pour leur confort. La cruauté du vivant illustrée.
Légions d'édentés, cramés, vitrifiés du rachis, gueules de peinture flamande accrochées à la terrasse des comptoirs et au zinc des bistrots, de vingt à soixante quinze ans, tournant le dos au ravin vers lequels ils reculent. Normal, la télé est au fond du bar, et on est serré comme des sardines, con !
Aphrodites aux formes intrépides, à l'accent en papier de verre, crinières au vent et molosses sans laisse, chiant des crottes de brontosaure sur les trottoirs défoncés. L'inspecteur des cacas finis ne sait plus si c'est le chien ou la maitresse qui a produit pareil monolhite excrémentiel.
Mufles de murène, caractères de congre, trognes de tritons tarés, visages délictueux, tronches d'ailleurs, métèques et basanées, qui laisse le choix aux immigrés locaux d'etre soit rasciste, soit humain. Hipsters en reconaissance pour l'implantation de leur colonie, t-shirt ramones ou motorhead tout neuf pour passer inapercu, lunettes à rayons x pour avoir l'air cultivé, détritus qui se jettent eux-même.
Amateur de rugby conscient de sa conscience, chapeauté, barbichu, et vieux garçon. Ecrase les merdes de chien sans s'en rendre compte pendant qu'il fait la leçon.
Engins d'obédiences musicales plus ou moins marqué : punk, goth, psychobilly, et consorts, moqués à vue par les blaireaux tolérés, ceux en maillots de foot et pantalons moulant leurs jambes de sauterelles enscootées.
Estrasses moyennes, en couple et à poussette, françözes statistiques et abaisseurs de niveau général, beaux-enfants de la blondasse. La preuve que la vie détruit tout sur son passage. Viellards tirés par leurs cabots moisis, à la course avec les limaces absentes.
Jeunes boutonneux à cartables, igorants de leur inexorable dégradation physiologique,
dégoûtants libidineux bouffis de graisse, alanguis de mastrubations frénétiques, arpentant les places en fantasmant des Shakiras nymphomanes.
Bleus de Chine tâchés, rôdeurs aux profils de rapaces, hommes des foules sans visage, sans histoire, frappés de juges.se.s correctement politique attablé.e.s au bistrot, point de convergence des tristesses municipales.
Votre sale con de serviteur sait que dans ce fatras se cache les bonnes natures, les raisons de vivre, le baume au coeur de la fraternité possible, seulement, elles se sont tant fondues dans la masse, pour survivre, qu'il ne sais pas vers qui aller ! Le hasard seul sera son détecteur. Marseille, tu me meurs.

Soutenons

De nouvelles souscriptions :


* Celle pour Collectif Les Morts de la Rue (J-20) c'est par ici : https://www.helloasso.com/associations/collectif-les-morts-de-la-rue/collectes/-le-collectif-les-morts-de-la-rue-a-le-regret-de-vous-annoncer-le-deces-de


* Celle pour Au paradis de la radio Vintage Bluetooth de Bea Paradis (J-35) c'est par ici : https://fr.ulule.com/radios-vintage/

* Celle pour Soleu d'argent le premier mini-album de UEI (presque fini) c'est par ici : https://album.ueimusica.com

* Celle pour la BD (2ème tentative) du Club 27 La plus noire des Légendes du Rock (J-10) c'est par ici https://www.labandedu9.fr/projet-club-27-par-brunorival-35.html (plus que 17 jours)

* Celle pour Gonzai (J-5) c'est par ici https://fr.ulule.com/gonzai-2018/

et toujours les soutiens pour

* la salle Asile 404 c'est par ici https://www.helloasso.com/associations/quatre-sans-quatre/collectes/asile-quatre-sans-sous

* le journal Ventilo c'est par ici : https://www.helloasso.com/associations/aspiro/collectes/que-ventilo-continue-de-paraitre  

* pour SOS Méditerranée le lien direct pour faire des dons c'est ici : https://don.sosmediterranee.org/b/mon-don