Accueil Marseille - Aix Newletter Live In Marseille 15 Avril 2019 : Plouf
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Newletter Live In Marseille 15 Avril 2019

Plouf

Saga



Free floating

Vous n'avez pas pu les manquer : les trottinettes électriques ont fait leur apparition à Marseille il y a quelques semaines, et elles sont déjà partout - 2 opérateurs à ce jour, Lime (les vertes) & Flash (les noires). Pour info, à Paris on en est déjà à 9 opérateurs (...and counting) et des milliers de trottinettes dans les pattes ! "Free floating" ? On les prend et on les laisse où on veut. Evidemment le premier réflexe est de les regarder avec une certaine sympathie, en tant qu'alternative à la voiture personnelle. Sauf que... 

Profitant pour le moment d'un vide juridique (que la ministre Elisabeth Borne promet de combler bientôt, mais enfin elle promet tellement de choses...), elles peuvent circuler impunément sur les trottoirs ! Alors que les vélos doivent eux, théoriquement y être poussés par leur propriétaire. Seule réglementation connue, une vitesse maximale de 25 km/h sur pistes cyclables. Autrement dit, leurs conducteurs font pour le moment ce qu'ils veulent... et par exemple mettre les passants en danger, sur les célèbres "espaces partagés" (copyright Jean-Claude G.), que la France entière nous envie et qui consistent, sur les 2 Prados dans les deux sens, à tracer de simples lignes blanches au milieu des terre-pleins et à les considérer comme des pistes cyclables... tout en les laissant tranquillement s'effacer depuis 2005 !

En terme d'accidentologie, on peut supposer que ces véhicules ne sont pas fameux... Pas encore beaucoup de chiffres disponibles sauf que les accidents de trott'élec' ont progressé de 23 % en 2018 à l'échelle de la France (source : Le Parisien). Rassurant, seul 8 % des accidents concernent des piétons percutés, contre 92 % où les trottinettistes se cassent la gueule tous seuls (ou contre un autre véhicule)... A noter aussi que 40 % des blessures leur touchent la tête, alors que le port du casque n'est même pas obligatoire, y compris pour les kids de moins de 12 ans - contrairement au vélo ! C'est une statistique bien supérieure à celle des accidents à vélo (où l'on atterrit habituellement pas sur la tête - le casque y sert principalement en cas de collision !) Il est vrai que de passer en une demi-seconde de 25 ou 30 km/h en position debout et sans protection, à 0 km/h en position allongée, vous garantit un fantastique cassage de gueule (de type face crashing), qui fera certainement la joie de votre dentiste, ou sinon d'un médecin urgentiste... Donc, leur usage est dangereux, pour les autres et d'abord pour vous !

Reste la question écologique : est-ce au moins efficace pour désengorger une ville ? Selon une étude de l'ADEME sur les usages du vélo en free floating de février 2019 (synthèse ici), le free floating fait diminuer, dans l'ordre : l'usage des Vélib, puis des transports en commun, et ensuite de la marche à pied. L'impact du free floating sur la circulation en voiture personnelle est quasiment nul ! Autrement dit, elles ne sont sans doute pas non plus une alternative à la voiture perso, mais juste un gadget (pour ne pas dire un jouet) pour grands enfants. 

Evidemment, un Parisien vous dira qu'une personne en moins sur la ligne 1 à 8h30 le matin (la plus fréquentée d'Europe), c'est toujours ça de pris. Mais à Marseille, on en est pas là... Et bien sûr, elles sont bourrées de batteries et d'électronique - qui dit géo-référencement, dit émission constante d'un signal, qui dit 25 km/h dit forcément grosse puissance électrique à déployer. De nouveaux prolétaires auto-entrepreneurs appelés "juicers" les collectent donc en voiture et les ramènent chaque soir chez eux pour les recharger sur leur propre compteur... avec une électricité à 75 % nucléaire. Donc, elles ne servent vraiment à rien pour apaiser la circulation et sont probablement même indirectement consommatrices et polluantes, en plus d'être dangereuses ! Passons rapidement sur la nuisance sonore bien gonflante qui se déclenche à chaque fois qu'un minot joue avec sans payer...

Une fois précisé tous ces points, et comme vous avez constaté comme moi que les gens les abandonnent absolument n'importe où, et de préférence dans le passage, une petite précision de bon sens : contrairement aux Vélib (que nous payons tous avec nos impôts, plus de 3 000 balles par an et par biclou à Marseille, pour mémoire !), les trottinettes appartiennent à 100 % à des opérateurs privés ! De là à dire qu'on peut s'offrir le plaisir simple de leur foutre un bon coup de pied en passant (je m'en fais au moins une par jour personnellement, et uniquement sur piste cyclable), il n'y a qu'un pas ! Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer non plus qu'un bon coup de pince coupante dans le câble serait de nature à les ralentir sérieusement (même si je ne l'ai jamais fait et qu'évidemment je ne vous le recommande pas...).

En Californie, d'où elles viennent (comme toutes les innovations débiles en terme de transport), les habitants ne les supportent déjà plus depuis bien longtemps, et Youtube pullule de vidéos où ils les balancent dans le décor - à Marseille, j'en ai photographié une dans la mer, au Fort Saint-Jean... Bref, une fois de plus la Mairie de Marseille ajoute un emplâtre sur sa jambe de bois de ville la plus bagnolarde de France, tout en faisant un énième cadeau au secteur privé... Et en parlant de jambe de bois, vous êtes donc parfaitement en droit de considérer que chaque tige de trottinette est une allégorie du tibia de Jean-Claude Gaudin... Et en tirer vos propres conclusions sur ce que vous avez envie de lui faire subir.

Philippe

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Cette semaine à Marseille

Cyril Benhamou by Pirlouiiiit 18102014
les soirées Grabuge reprennent sur un rythme mensuel au Makeda


Pas encore tout à fait certain de l'heure (ni du jour) auquel je serai de retour à Marseille je vais faire comme si j'étais en pleine forme et dispo tous les soirs de cette nouvelle semaine. Donc voici ce que serait mon programme parmi toutes les propositions de la semaine :
- ce lundi ça commence fort à l'Intermédiaire avec dUAS sEMIcOLCHEIAS iNVERTIDAS du " Punk Futuriste & Thérapeutique " de Lisbonne et Balms du Post Pop Grunge de San Francisco
- ce mardi toujours à l'Intermédiaire et toujours avec un bel effort sur les noms Culture Emotion (Cool Music), QQpart en France (Zook rock Band) et Coronal mass ejection
- ce mercredi laissant à Laurent le soin d'aller voir à l' Espace Julien où en est Eagle Eye Cherry depuis le temps, on se dirigera peut être plutôt au Makeda pour la reprise des soirées (mensuelles) Grabuge de Cyril Benhamou
- ce jeudi selon mon humeur sera plutôt " glam rock " ou " house techno" j'irais plutôt au Molotov pour Giuda et Enraged Minority ou au Café Julien pour écouter Eve Dahan, L'Atomiste, Mz Sunday Luv et Aérea Negrot
- ce vendredi je me laisserai à nouveau tenté par le combo Lollipop Music Store - Brasserie le Marseillais avec Don Nino dans le premier suivi de Pogy and the Kefars dans le second
- samedi surement un peu de jazz au JAM avec leShauli Einav quintet à moins que je ne me laisse tenté par la soirée massilia ska fest au Molotov avec Keith & Tex, Rudy Mills et the Steadytones notamment
 
Comme chaque semaine, attention, cette sélection est basée en partie sur la proximité de la salle avec mon domicile et sur les groupes que j'ai déjà vus en concert ... donc soyez curieux et faites votre choix parmi tout le reste disponible sur:
https://www.concertandco.com/ville/marseille-aix/billet-concert-3.htm d'autant que l'agenda se complète au jour le jour en fonction des saisies des salles, programmateurs ou groupes ...
 
Pogy et les Kéfars by Pirlouiiiit 22032019
bien qu'on les ait vu il n'y a pas longtemps du tout on retournera volontiers voir les on avait aimé son passage à la Meson lors de la Carte Blanche de David Lafore, Ottilie B sera de retour à Marseille (dans un lieu que je ne connais pas) rue Chape !

 
Et si la date de votre concert ou la programmation de votre lieu favori manquent n'hésitez pas à la/les rajouter via ce lien ici : https://www.concertandco.com/annonce.php
 
 

Le disque de la semaine

Midlife de H-Burns écouté par Pierre Andrieu

La suite de "Kid We Own The Summer", l'inusable album d'H-Burns paru en 2017, arrive enfin, ça tombe bien on commençait à s'impatienter quelque peu... Le disque s'intitule "Midlife" et permet à Renaud Brustlein, le songwriter français qui se cache derrière le nom d'H-Burns depuis un certain temps déjà, de faire un "bilan de la quarantaine" en brossant une galerie de portraits (issus de sa ville, Romans-sur-Isère) qui ne se révèle pas exactement rose. C'est le moins que l'on puisse dire. Comme le disque précédent cité plus haut, "Midlife" est une éclatante réussite à écouter en boucle et à emmener impérativement en voyage, les chansons agrémentant parfaitement un trajet en voiture ou en train... On retrouve ici la belle écriture, aussi classique que classieuse, de Mister Brustlein, qui sait plus que jamais ce que c'est que de raconter des histoires en musique. L'homme a également le chic pour savoir s'entourer de musiciens, producteurs et collaborateurs de haut niveau : après Steve Albini, Rob Schnapf, Chris Bailey ou Denis Clavaizolle, le nouvel opus doit beaucoup à l'immense Stuart Staples des Tindersticks, chez qui les démos ont été faites et qui a conseillé pour l'enregistrement final le renommé studio de Peter Deimel à Angers, Black Box, et le batteur des Tindersticks, l'excellent Earl Harvin. Donc, on résume : des très bons morceaux, des textes à la fois mélancoliques, passionnants et teintés d'humour pince sans rire, un son aux petits oignons, des arrangements à la fois sobres et riches, des musiciens de haut vol, n'en jetez plus ! Sans surprise, cela donne un disque absolument irréprochable, qui a, en plus, la chance d'avoir un tube fédérateur pour attirer la lumière sur lui, le très groovy et catchy "Crazy Ones", qui donne envie de taper du pied, le tout sur un texte un peu désespéré évoquant le fait qu'on est souvent attiré par les gens qui sont un peu, voire franchement, borderline. Outre cette tête de pont qui sera multi diffusée dans les chaumières, "Midlife" est truffé de titres forts et longs en bouche. On pense à "Black Dog", une chanson sur la dépression magistralement produite façon "Series of Dreams" de Bob Dylan (et qui s'avère être également un tube), la bouleversante ballade "Dreamchaser", qui évoque un ami disparu et bénéficie d'un solo trippant à la Neil Young, le très réussi duo avec Kate Stables (de This Is The Kit) sur "Sister" ou encore les titres d'ouverture, "Tigress" et "Actress", qui situent d'emblée le niveau du truc en matière d'indie rock 'n folk pop marqué au fer rouge par Springsteen... Il aurait fallu également parler des titres "Tourists", positivement magistral, et de "Friends", beau à pleurer, et de... Bref, vous avez compris, c'est un disque avec lequel on va vivre un bon bout de temps !

H-Burns sera en concert à La Maroquinerie à Paris le 14 mai 2019 et en en tournée française à partir du mois d'avril, toutes les dates sont ici...

A lire, une interview de Renaud Brustlein à propos de l'album "Midlife"...

29 mars 2019 (Vietnam Label - Because Music)