Hep, cherEs amiEs ! Les fêtes approchent, vous êtes très bookéEs mais quand même, vous êtes bien passéEs lui souhaiter son anniversaire j'espère : 8 ans déjà, ça peut pas s'oublier ! A qui ? Ben, au Lollipop Music Store, pardi !

Non ? Vous avez oublié, vous y êtes jamais allé ou alors y'a longtemps, enfin vous avez oublié quoi. Du coup vous culpabilisez un peu - désolé, c'était pas le but… En plus il n'est pas du tout trop tard : entre le cadeau oublié pour tonton Dédé, le disque à acheter pour le petit cousin Jojo, ce fameux bouquin de Hunter S. Thompson prévu pour votre compagnon, et la dépense des petites étrennes que vous a donné Mémé Thérèse comme chaque année… Vous aviez de toutes façons prévu d'aller dans une enseigne cutlurelle cette semaine, juste avant ou juste après les fêtes, comme la plupart des gens. Ca tombe bien : les tauliers seront ravis de vous (re)voir et leur bar vous est grand ouvert !

A l'époque de la naissance de leur établissement, en 2006, avouons-le, on était aussi enthousiastes, à LiveinMarseille, que navrés par avance d'un naufrage qui paraissait presque inéluctable - ils ont ouvert alors que les cendres d'un autre disquaire disparu, le Kaléidoscope, fumaient encore… Il faut se rappeler que c'était déjà complètement et totalement la crise du disque, que les gens téléchargeaient déjà à tour de bras bien sûr, même s'ils n'écoutaient et n'échangeaient pas encore la musique sur Y--t--e et F--b--k… On s'était donc fendu d'un faire-part de naissance passablement ému quoiqu'un peu sceptique. On avait quand même conclu ce bulletin de naissance ainsi, avec 5 bonnes raisons de croire en l'avenir d'un tel lieu :
Parce que dans un monde où Lemmy Kilmister, Iggy Pop, Mick Jones, et même Jerry Lee Lewis et Chuck Berry affichent une santé insolente et une envie intacte…
… Dans un monde où chaque année 3 à 4 merdeux anglophones font comme si tout ceci n'avait jamais existé et repartent à zéro (au choix en 2006 : Arctic Monkeys, The Dead 60's, Wolfmother, etc)…
… Dans un monde où rien qu'à Marseille fleurit chaque mois au moins une nouvelle formation de jeune cons de punk-rockers flamboyants et larséniques, décidés à en (machine-à-)découdre et à conquérir l'Europe de l'est…
… Dans un monde où il se trouve encore des chroniqueurs qui écrivent l'histoire à blanc, presque avant qu'elle se fasse, juste au cas où elle deviendrait une partie de la légende…
… Dans un monde où Stéphane de Lollipop Records co-fonde un magasin de disques, et qui-plus-est un magasin de disques où un putain de cowboy d'outre espace joue du Bowie unplugged à l'inauguration…
… Il n'est pas interdit de rêver que le rock a encore un avenir.

Guess what ? Devinez quoi ? Il n'y a pas une ligne à changer à ces 5 raisons (à part ajouter le nom de Paulo, inconnu à l'époque), et aucun des survivants du rock cités à l'époque n'a avalé son bulletin de naissance à lui depuis ! Alors évidemment, Amy Winehouse s'est pris la malédiction des 27 ans, hélas. Mais le génial Ty Segall (dont le Manipulator, on peut le dire le 23 décembre, est notre album rock de l'année 2014 !) semble suffisamment équilibré pour pouvoir y survivre, à ses 27 ans. Tout n'est pas foutu dans le rock, donc, toujours pas, et Lollipop Music Store est toujours là !

Au fait, désolé, on l'aura compris, c'est du copinage. Ehonté, même. Mais … tout le monde fait ça dans la culture et surtout pour de basses raisons financières. Nous au moins, on a pas d'autre prétexte que notre amitié pour eux ! Ca ne veut pas dire qu'on ne salue pas, et qu'on ne vous encourage pas tout autant, à passer demander quel âge ils ont aux vaillants autres disquaires encore dans la place à Marseille : Galette, Saber Tooth Records, Tripsichord, etc. Tout comme à J2C qui perpétue l'esprit de feu Massilia Records aux Mots des Thés. Comme dirait le Mystic Punk Pinguin : vous êtes tous beaux et on vous aime. Joyeuses fêtes à toutes celles et ceux qui passeront le dire à leur disquaire cette semaine !

Qui pourrait bien monter, et sans rigoler, un duo de musique folk country à Marseille en 2014 ? Si vous fréquentez un peu la scène alternative locale, vous avez sans doute déjà repéré leur patronyme décalé, sur les très jolies affiches que le groupe aime à produire quand il va jouer quelque part. Si en plus vous avez déambulé dans l'enthousiasmante Rue du Rock 2014, vous savez certainement à quoi ils ressemblent. Pas vraiment à des cowboys en l'occurrence : pas le moindre chapeau à signaler …
Il faut dire qu'il y a là Aurel "Revolver Klub" Farioli et Hervé "Véner" Lacombe, soit deux olibrii uniques en leur genre : un one-man-metal-band, et une moitié du two-men-punk-band (les Blah Blah, déjà souvent vantés ici). Autant dire une ample chevelure bouclée de metalleux et une quasi-crète de punk - No Country donc, tout est logique ? Ben non, parce qu'ils sont quand même fichtrement mal nommés, les No Country, eux qui ne font que ça ici - d'ailleurs ils ont mis 2 fois le terme "country" (et 4 fois le terme "folk") dans leurs tags bandcamp pour être sûrs…
Attention, on ne parle pas de country en version potentiellement casse-bonbon avec bottlenecks mielleuses et choeurs niaiseux : ici on se contente de deux belles guitares acoustiques et d'un à deux voix pas encore trop déglinguées par la vie, pour invoquer l'Ouest éternel dans sa version chantée. A l'exception de la fort jolie Sleeping with animals, qui convoque bien un banjo, instrument sans lequel il ne serait point de country vraiment crédible… et de Jack and Dexter, jolie cavalcade finale qui reprend bien tous les canons du genre. Tout comme l'emballage : outre le titre évidemment cinématographique de cet EP, sa pochette rurale et sépia, aussi bien que le premier morceau Eye for Eye commencent par planter le décor (castagnettes + choueurs en "ah-ah-ah" = Morricone !)…
Mais en fait à leur écoute, plutôt que dans le cimetière de Sad Hill, on se croirait plutôt à un show-case mené au Trading Post de Holbrook, Arizona, devant des éleveurs de vaches ayant fini l'encan mensuel de leurs bestiaux, pas venus au bar pour vendre des cravates certes, mais pas forcément pour s'y entretuer non plus, puisque le ton reste assez léger… Ambiance garantie avec notamment House is Empty, pour faire valser la serveuse, puis chill out possible avec par exemple This Man Must die, moins tragique que son nom ne le laisserait penser. Le "frènche axante" du duo est suffisamment ténu pour que les No Country envisagent de réussir à quitter la ville à cheval et avec leurs bottes au pied, surtout en ayant rendu au passage un bel hommage aux victimes de l'ouragan, Sweet Katrina… Après, si l'un ou l'autre font preuve de leur légendaire humour vaseux, il n'est pas exclu qu'ils quittent quand même la ville pieds nus par l'est, couverts de goud ron et de plumes, bien sûr.
(Tricard Records, 13004)

et comme on le disait les semaines passées :

* la Salle Gueule  : par ici

* le Longchamp Palace : soutenez les en signant leur pétition

* le journal La Marseillaise  : soutenez le http://pourquevivelamarseillaise.blogspot.fr/

* le journal Le Ravi : http://www.leravi.org/spip.php?article1904

* Les Statonells lancent une souscription pour leur album (Vinyle) :https://www.facebook.com/pages/Les-STATONELLS/122037644546235?sk=info