Newletter Live In Marseille 27 Novembre 2017
Natalie Portman
Toutefois, un récent article de LiveInMarseille (cf ici) sur sa dernière campagne pub, détournée en "And you, what you would'nt do for money ?", m'a incité à mettre cette campagne en perspective avec celle de "#Balance ton porc" et l'actuel "Black fricday".
Il y a peu, nous semblions toutes et tous d'accord pour déclarer qu'aucun être humain ne devrait plus avoir à subir d'humiliation par le pouvoir, par le sexe, par le fric. Néanmoins, la pub continue à nous harceler de messages contraires, qui prostituent toutes nos plus belles valeurs (ici, "l'Amour", réduit au vulgaire défi, yeux dans les yeux, d'arracher la robe de Natalie Portman pour la voir nue ou davantage. Et au nom de quelle cause ? De la vente de parfum ou sinon de maquillage, de fringues, de meubles, d'alcool, de bagnoles, de chirurgie esthétique et de logiciels de retouche photo. Pour la vente de rêve, en somme).
De rêve, oui... mais hollywoodien. Babylonien. Sodomite et gomorrhéen. Où certains producteurs abusent de jeunes acteurs et actrices. Où certain.e.s jeunes acteurs et actrices sont prêts à tous les abus. Dans une pareille affaire, le "consentement individuel entre adultes" ne suffit pas à m'apaiser. Parce que, précisément le consentement individuel est à l'origine de la propagation du mal. Sans servitude consentie, pas de maîtres. Et négocier son sex-appeal pour telle ou telle marque commerciale surtout quand on est déjà la personnalité la mieux payée de sa profession, investissant par ailleurs dans l'immobilier, la restauration, la mode, le sport, la Bourse et les paradis fiscaux c'est légitimer un système qui encourage nos plus bas-instincts. Ces bas-instincts contre lesquels on ira ensuite s'indigner devant les caméras, sur Twitter ou dans les tabloïds.
Qu'on me comprenne : je ne suis pas pudibond, et j'aime les jeux de séduction. Mais si je devais m'y adonner pour promouvoir des marchands, je ne vaudrais pas mieux que de la marchandise. So, what do I do for Love, Natalie ? I fuck you, toi et toutes les Natalie Portman du monde, sans distinction de sexe, de nationalité, de CSP, de tartufferie ou autre.
Djam Deblues
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Cadeaux
* la chronique de
extrait : " [...] Le son de basse est énorme, comme la batterie, impressionnante de clarté dans une salle pourtant pas réputée pour disposer d'une acoustique imparable (comme quoi les a priori...). Les guitares font parfois penser à Ride ou Pavement. La plupart des morceaux de "Love what survives" s'enchaînent pour mon plus grand bonheur, délaissant un temps les sonorités electronica de leurs débuts, même si la patte est toujours là. Quelques morceaux des albums précédents s'intègrent dans un set finalement bien ciselé malgré des sonorités assez différentes.[...] "
* la chronique des
extrait : " [...] Pendant que Freddy agite son kayamb les yeux fermés la plupart du temps (il est surement déjà ailleurs), Patrick est lui recroquevillé sur son tabouret en train d'ajuster sa pince à linge et les autres petits accessoires qui entraves les cordes de sa guitare qu'il frotte nerveusement. Parfois lui aussi lève la tête et semble regarder au loin. Derrière eux une projection statique de reliefs numériques habille le grand mur qui n'est donc plus blanc. Assis par terre je me demande si ce son à la fois nerveux et répétitif va me faire décoller avant de m'endormir ou pendant..[...] "
* la chronique de
extrait : " [...] Les 4 premiers morceaux seront du même tonneau. A fond. Trop pour moi car du coup j'ai trouvé cela un peu monotone, sinon en tout cas que ça manquait un peu de finesse. Jeu très expressif (trop pour moi) à faire des grimaces, se tordre dans tous les sens, se pencher en arrière .... Un peu après (vers le 5 ou 6eme morceau) nous aurons droit à une sorte d'interlude jazz super bien jouée. Car j'ai oublié de le dire mais évidemment tous les musiciens sur scène sont très forts. [...] "
mais surtout en
Interview
Interview de
Après avoir annoncé ta retraite mi 2016, tu as surpris tout le monde tout d'abord avec l'annonce de la sortie de l'album Travaux sur la N89 pour le 24 novembre 2017 puis, ensuite, avec sa tonalité très expérimentale et teintée d'électro hip hop R&B... Raconte-nous depuis combien de temps tu préparais ce tonitruant retour et ce qui t'a inspiré pour qu'il sonne ainsi ?
Jean-Louis Murat : L'enregistrement de Morituri et la tournée qui a suivi m'ont été très pénibles. Ma petite activité de chanteur guitariste colonisé m'a semblé vaine. Ma petite chanson était ridicule. Depuis le Bataclan, déjà, je me sentais la " chique coupée ". Ma façon d'être chanteur n'avait plus aucun rapport avec le temps présent. Pendant plusieurs mois, j'ai pratiqué un sevrage volontaire. Ne plus écrire, ne plus composer, ne plus rien écouter. Lentement m'est venue l'idée de faire les choses à l'envers, un disque à l'envers. L'idée était lancée. J'ai pris quelques jours de studio chez Denis. Bing bing bing, la méthode " cul par dessus tête " et ça marchait.
... lire la suite par ici
Le livre de la semaine
Ci dessous (avec sa permission) le #290
-Je hais l'époque moderne. La vie, c'est de la fange, mais on nie à l'homme sa mélancolie et son droit de la révéler. je déteste ça...
Quand le type à la télé avait deformé sa citation, François-René n'y tint plus. Il rassembla ses particules, et sortit de sa tombe, spectatrice du vent et des rugissements de la mer, sur l'ile du grand Bé. Profitant de la marée basse pour traverser à pied, il rejoint St Malo. Les passants stupéfaits voyaient passer sous leurs nez un petit bout d'homme, petit comme on ne l'est pas, dans un manteau de drap marron, à parements de velour noir, les cheveux embataillés, l'air affecté, résolu et comploteur. Il avisa un bâtiment sur lequel une plaque de cuivre indiquait "France Infos, secteur Saint Malo", y entra en defonçant la porte d'un coup de pied surnaturel, alla directement vers la salle de l'émetteur, sous les regards médusés des employés. Avec un savoir incompréhensible, il tritura les potards, régla les fréquences, bidouilla le codeur. L'écrivain fantôme irradiait une aura si imposante, que personne n'osait contrecarrer son mouvement. Il se saisit du micro, lança le signal, et se mit à parler d'une voix d'outre-tombe.
-Message à tous les perdus dans ce siècle. Ici Chateaubriand, je répète ici Chateaubriand. Ma mère ne m'a pas donné le jour, elle m'a infligé la vie. Infligé la vie. Infligé. N'ecoutez pas les mensonges. Vous n'êtes pas seuls, je répéte, vous n'êtes pas seuls. Restez confiants, le nuage sombre passera, mes frères et surs qui lèvent les yeux vers les espaces infinis. Ne croyez pas les devins de la science : la Beauté est là, la Beauté est là. Les carottes ne sont pas cuites, je répète, les carottes ne sont pas cuites. Soyez forts, mes amis, soyez forts. Je continuerai de veiller sur vous...
Puis, d'un geste solennel, les yeux clots, il reposa le micro sur la table. Il se transforma en courant d'air, et, sous la forme d'un tourbillon de poussière, s'echappa par la fenêtre. Le brouillard illustre s'envola au dessus des vagues grises, pour regagner sa dernière demeure. Les mouettes criaient d'effroi.
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