Newletter Live In Marseille 7 Mai 2018
Black
Quelqu'un se souvient-il de Colin Vearncombe ? Pas de panique, moi non plus je ne savais pas son nom, je ne l'ai jamais su. Mais si je vous dis Black, et son tube insubmersible, une merveille de chanson joyeuse/désespérée : Wonderful Life (1987), ça commence à vous parler ? J'ignore si ce titre a passé pour vous la barre du 20ième siècle mais pour moi, définitivement, il reste associé au début de l'adolescence. Et plus précisément, à la légère mais agréable odeur de transpiration/parfum cheap de l'inaccessible Marie-Hélène F., que j'avais invitée à danser à la boum de Raphaël B. et qui avait posé sa tête sur mon épaule pendant le slow, cette merveilleuse fragrance étant donc restée sur mon t-shirt jusqu'au lendemain... Mais voilà que je m'égare dans un édito passé sur les odeurs corporelles...
Bref, ce brave Colin était donc irlandais, il est mort à Cork à 53 ans en 2016 dans un accident de la route, et il n'a jamais pu reproduire le succès de son one hit wonder absolu, même de très loin... Sa page Wikipedia n'est pas assez diserte pour savoir s'il a quand même eu la vie qu'il s'était rêvée ? Le clip de son morceau reste néanmoins 30 ans après, un modèle du genre : en noir et blanc, plutôt élégant (à un ou deux plans ridicules près) et un peu mystérieux aussi, et conclu par son regard (sans doute) bleu clair qui transperce le quatrième mur, pour nous affirmer que la vie est merveilleuse - à la condition d'avoir un ami. I need a friend, oh I need a friend... to make me happy : le neutre du "a" anglais laisse une jolie incertitude sur l'ami.e (ou l'amour) en question. Et le 45 tours de ce tube d'un autre temps continue à me sauter dans les mains régulièrement, d'un vide-grenier à l'autre, montrant à quel point il a marqué son époque.
Quant à la chanson, pour le meilleur et pour le pire, elle fait partie de moi, et mon DJ personnel (cf encore un autre édito) continue à me la mettre régulièrement sur la platine corticale, sans crier gare... Mais je pourrais citer aussi Forever Young d'Alphaville, un autre slow préhistorique de la même époque, chanté par une de ces atroces bandes de garçons-coiffeurs des années 80 (et dont le clip a bien moins bien vieilli, lui). Elle a manifestement marqué aussi le sensible Troy Von Balthazar, qui en a fait il y a quelques années une version guitare-voix (que je trouve) bouleversante, et qui vous tire des larmes de gratitude.... Et il se trouve que ses paroles sur une possible jeunesse éternelle peuvent elles aussi accompagner les étapes importantes de la vie... et être reçues de façon différente selon qu'on a 20, 30 ou 40 ans... Do you really want to live forever ?
"Sans musique, la vie serait une erreur", disait le philosophe... Ne réfrénons pas ces chansons, de toutes façons insubmersibles, qui nous habitent toute une vie - vous avez sans doute vous aussi quelques chansons-totem un peu honteuses, datées, hors-mode, voire totalement kitsch ? François H., ancien président de la république, avouait récemment une grande tendresse pour Et tu danses avec lui de feu C. Jérôme, c'est dire si personne n'est à l'abri... Alors aimons nos chansons-totem intimes, même sous les quolibets, cultivons-les, sifflons-les et chantons-les à tue-tête quand ça nous prend, car nul ne sait si elles ne font pas de nous des gens meilleurs ? Et si certaines ne remplacent pas, même modestement, les plus grands traités de philosophie, que nos vies agitées ne nous laisseront de toutes façons jamais le temps de lire...
PS d'actualité : Lors de la dernière manif du 1er mai, 109 "Black Blocs"" ont été arrêtés par la police. Un reportage à la radio racontait la difficulté à identifier après coup qui avait fait quoi précisément pour les inculper, parmi ces jeunes personnes systématiquement masquées et habillées de noir. Mais qu'heureusement on pouvait parfois les identifier par des détails vestimentaires : caleçon de couleur ou marques apparentes ! Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait quand même bien marrer que ces gens, qui se réclament d'une démarche violemment anticapitaliste, se fassent choper parce qu'ils veulent malgré tout être habillés à la mode (pantalon taille basse - caleçon qui dépasse !) ou pire, avec une marque de fringues (pas forcément bio/équitable) bien en évidence... Je payerais cher aussi pour voir lur tête, quand on leur révèle au commissariat qu'on les a identifiés à leur caleçon Freegun ou à leurs survet' Adidas ...
Philippe
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Cette semaine à Marseille
Catalogue sera de retour à la Machine à Coudre mercredi avec Marble Eye
Pas mal de belles choses cette semaine encore avec notamment le nouvelle éditions de 2 festival rock (chacun dans son style bien marqué) le
https://www.concertandco.com/ville/marseille-aix/billet-concert-3.htm
Si la date de votre concert ou la programmation de votre lieu favori manquent n'hésitez pas à la/les rajouter via ce lien ici : https://www.concertandco.com/annonce.php
Fred Pasqua accompagnera Olivier Roussel jeudi au JAM
Les disques d'aqui
2 ans après leur premier album Watonwan River revoici les marseillais de Jim Younger's Spiritavec 8 nouveaux titres de ce psyche rock qui a fait leur réputation. A savoir le chant androgyne de Polar Younger (aussi au saxo et la guimbarde) mais aussi les 3 guitares des tout-sauf-manchots Diego Lopez, Kino Frontera (Doc Vinegar, Zebra skies and so much more) et Vincent Maurin (aussi chanteur guitariste de Splash Macadam) auxquelles vient s'ajouter la batterie indispensable de Chris Parre. J'avoue ne pas avoir vraiment écouté de quoi parlaient les morceaux mais cela importe peu la voix étant là un instrument chamanique parmi les autres (même si vu les titres on devine que la grand ouest de l'époque reste leur source d'inspiration principale). Si on reconnaît tout de suite leur style les morceaux sont plus variés qu'ils ne le paraissent. Ça commence fort (comme un coup de massue) avec Death of a brother pour finir avec le morceau le plus calme du lot the Misty Hills. Entre les 2, 6 morceaux d'ambiances différentes qui auraient pu n'en faire qu'un seul (concept pour le prochain ?) avec pour moi the Drowned boy qui m'a tapé dans l'oreille plus que les autres par son côté plus "sautillant". Bref Jim Younger's Spirit continue à tracer sa route en live comme sur disque et on en est ravi !
18 mai 2018 (Jim Younger's Spirit - Closer Records)
Le resto de la semaine
Drôle de nom pour un restau (ça sonne plutôt comme le nom d'un groupe de métal ou un maladie ... ce qui revient au même en fait ;-) qui se trouve plutôt hors de mon champ d'action habituel (puisqu'il est situé juste à côté du stade). Mais des potes m'y ont attiré un dimanche plutôt pluvieux (en ce moment ça ne manque pas) en me vantant le fait qu'il était en fait couplé à un mur d'escalade (ce qui avec des enfants peut être un très bon moyen pour rester à table plus longtemps sans qu'ils ne s'ennuient).
De l'espace en extérieur comme en intérieur (ce que nous choisirons 1) vu le temps 2) car l'air y est plus sain 3) pour garder un il sur les plus jeunes) et une carte assez fournie. Très bon accueil, des moules-frites pour les enfants (ça commence bien). J'ai naturellement pris le burger comme j'aurais pris la mousse au chocolat si il y en avait une (ce sont de bons standards / éléments de comparaisons pour tester la qualité d'un restau) ; d'autres ont pris du poisson (très bon) ou des salades. Globalement c'était plutôt bon ... jusqu'au dessert qui m'a quand même un peu déçu. Comme toujours je cherche des trucs au chocolat, je n'ai donc pas pris la salade de fruit (que je n'ai pas goutée donc je ne me prononcerais pas) mais le craquant au chocolat (si je me souviens bien du nom) était tout sauf craquant ... il était juste mou et en même temps incoupable (en plus d'être assez petit). Donc très bien pour le cadre, pas mal pour les plats mais des progrès concernant les desserts à mon goût. Malgré cette petite déception finale nous passerons un bon moment à table et au pied des murs d'escalade et nous y retourneront surement une prochaine fois ...
Toutes les photos (du contenu des assiettes) des restaux auxquels nous sommes allés par ici
Chroniques de la semaine dernière
* la chronique du concert de