Newletter Live In Marseille 9 Avril 2018
Snif snif
Sentiments distingués
"Je ne peux pas le sentir !"... On s'est tous déjà dit ça : il y a des gens dont on ne peut pas bien supporter la présence et parfois même, quand ils ne nous ont rien fait de spécial - et du coup, sans trop savoir pourquoi. A la réflexion l'expression prend peut-être bien sa source dans son sens propre : c'est vraisemblablement aussi et d'abord une question d'odeur corporelle, quand une personne ne nous revient pas... Soit par un after-shave tapageur, soit par une fragrance discrète, soit même par une simple signature odorante (voire, une odeur de transpiration et/ou une haleine gênantes). Nous savons depuis longtemps qu'après ces odeurs perçues (et peut-être même avant), il y a aussi l'influence des fameuses phéromones, ces odeurs qu'on ne perçoit pas consciemment mais qui influencent bien notre attraction/répulsion pour quelqu'un, et donc nos interactions avec les autres...
C'est amusant quand on y pense à quel point on utilise notre nez, sans forcément en avoir conscience, par exemple dans le milieu du travail ou celui de la famille (ceux où, par excellence, on ne choisit pas les gens qu'on fréquente...). Je me suis déjà fait la réflexion, du moins en période non-fumeur (car sinon, c'est un fait, on perd beaucoup en acuité nasale !), qu'un odorat affuté pouvait vraiment vous servir, au travail... Rien qu'à l'odeur (pas forcément désagréable au nez, juste reconnaissable entre mille), en passant devant son bureau, je suis parfois capable de dire qu'un collègue est là aujourd'hui, ou pas, que la personne soit ou non dans son bureau ! En particulier un collègue (au hasard, un chef) qu'on a pas envie de croiser ce jour-là... ce qui va influencer notre circulation dans les locaux, dans des stratégies d'évitement plus ou moins conscientes. A bien y réfléchir, cela nous vient surement de l'âge des cavernes : quand la survie du chasseur/cueilleur était conditionnée à la détection des prédateurs qui peuplaient bien davantage notre monde, savoir sentir qu'une grotte avait été visitée par un loup, un ours, un lion, était évidemment crucial à sa propre sécurité et à celle de sa famille. Notre nez était, et est resté, une arme de défense passive !
Etonnant aussi, de voir comment certaines de ces personnes qu'on fréquente, ont une signature olfactive qu'on perçoit et d'autres, non. Quelques exemples tout personnels, mais qui vous parleront probablement (exprimés ici au masculin hétérosexuel, mais évidemment transposables) : une collègue au physique avantageux, qu'on pourrait définir comme une "créature"... et qui pourtant ne vous évoque rigoureusement rien, sensuellement parlant. Une autre, qui vous inspire parfois des pensées coupables, alors qu'objectivement vous n'aimez rien ou pas grand-chose dans son apparence physique, mais qui a une signature olfactive qui manifestement, "vous parle". Et une troisième, qu'on pourrait éventuellement trouver attirante, mais qu'on ne peut - retour à la case départ - pas sentir au sens propre du terme (odeur ou phéromones, pas toujours facile à dire...).
D'ailleurs en écrivant ceci, il me vient à l'idée que le mot "sentiment" partage son étymologie avec le verbe "sentir", et là-encore ce n'est sans doute pas par hasard. On éprouve finalement des sentiments agréables, surtout pour des gens... qu'on "sent bien", peu importe qu'ils sentent bon ou pas... Arno parle magnifiquement, dans Ma Mère, de l'odeur des dessous de bras de sa maman, qu'il aime comme tout le reste chez elle, y compris ses pieds à lui, qui puent et qu'elle aime pourtant aussi en retour.
Dans les salles de concert où nous tentons de vous envoyer régulièrement avec cette Newsletter, il y a eu un point de bascule important pour la perception des odeurs des autres : quand le tabac a "vraiment" été interdit, il y a une dizaine d'années en arrière... De l'épaisse fragrance tabagique qui masquait à peu près toutes ces odeurs, on est passé (du moins, dans les salles qui respectent la loi) à un mélange pas forcément toujours plus agréable, des transpirations, haleines et autres odeurs mélangées de nos congénères. Même certains habits peuvent sentir fort, comme les cuirs usés où les rockeurs aiment parfois se lover ! Sans parler des flatulences accidentelles qui viennent encore corser l'ambiance, dans le brouhaha général qui permet ce genre de débordements en toute impunité. Bref ça sent, dans les salles de concert, et ça sent pas toujours très bon...
Mais consolons-nous de ces désagréments mineurs en nous rappelant que ça sent finalement surtout la vie, la joie, la communion, l'échange phéromonal incluant probablement aussi des molécules de plaisir généré par la musique, ou par l'ambiance chez les autres, au choix : dopamine, sérotonine, adrénaline, endorphines... Encore un truc pour lequel la musique au casque ou à l'écran ne remplaceront jamais la vraie vie de la musique, dans son milieu le plus naturel : celui du live !
Philippe
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